Le mot de la présidente

Edito

Béatrice Blohorn-Brenneur

L’être humain vit en société. Se parler, échanger est un pilier de la coexistence. L’un émet, l’autre reçoit. L’émetteur doit tenir compte de la qualité de l’émission et de ce que comprend l’autre. Selon le choix des mots, le récepteur sera construit, enrichi ou détruit ontologiquement mais peut-être aussi spirituellement. C’est ce qui différencie l’homme de l’animal.

Selon un proverbe africain, « la mauvaise parole est comme une lance que l’on plante dans un tronc d’arbre. On a beau prendre le temps de la retirer, elle laisse une plaie qui prend du temps à se refermer. » Le médiateur aide à la cicatrisation de cette plaie de l’âme. La médiation, en ce qu’elle rétablit l’harmonie dans la relation, peut ainsi avoir un lien avec la spiritualité puisqu’elle donne sens et même richesse à la vie.

Selon le dictionnaire, la crise est une aggravation subite de l’état d’un malade. En grec, crisis, signifie la nécessité de discerner et de faire un choix à ce moment charnière de la prise de décisions réparatrices. C’est une opportunité d’évolution.  Elle peut donner lieu à un accouchement.

Selon Jean Monnet : « Les hommes n’acceptent le changement que dans la nécessité et ils ne voient la nécessité que dans la crise. » Les remises en question ne sont pas faciles à accepter. De ce point de vue, toute crise (institutions, famille, justice…), en ce qu’elle contient les germes d’une remise en cause est une opportunité.

L’actuel chamboulement mondial est une véritable mutation. La médiation, outil de réflexion, permet à chacun de se réaliser et de retrouver sa propre identité.

La crise peut naître d’un conflit mal réglé. Le mot conflit vient du latin « confligere » qui veut dire heurter. Pour en sortir, il faut accepter d’entendre les avis opposés, pour s’enrichir de la différence de l’autre et renaître. Pour Ghandi, « il n’est pas nécessaire d’éteindre la lumière de l’autre pour que brille la nôtre ».

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